
Financé sur Kickstarter, Prizm est un lecteur audio connecté unique en son genre. Et en plus il est français. Faut-il pour autant se jeter dessus ? On vous donne notre avis dans ce test complet.
Sommaire
Mise à jour 21/08/2018 : la jeune start-up française à l’origine de Prizm va fermer ses portes prochainement. Après quatre ans de bons et loyaux services, le Prizm continuera cependant de fonctionner. Si l’accès au catalogue est maintenant fermé, il sera possible de découvrir des milliers de webradios basées sur vos goûts en installant la version autonome téléchargeable ici : https://bit.ly/2wdZ2GH
Prizm : un projet participatif français
Avant d’entamer ce test, je vous propose un petit rappel sur le parcours de Prizm. Cet objet connecté fait son apparition pour la première fois… en 2014 ! La société française Ubithings vient alors de lancer un financement participatif sur Kickstarter. Le plafond fixé à 70.000$ est vite dépassé, le public semble apprécier le concept. Si les livraisons initiales sont prévues pour juin 2015, des soucis de logistique et de matériel poussent la jeune société à reporter la production.
Il faudra finalement attendre l’été 2017 pour voir Prizm officiellement libéré dans la nature. Initialement prévu pour s’appuyer sur les services Deezer, Spotify et Soundcloud, le lecteur audio connecté abandonne vite ce fonctionnement. A la place, il faut souscrire à un catalogue musical créé par Ubithings. Un nouveau changement de cap qui n’est pas sans irriter les backers du projet participatif. Ce choix semble cependant plus correspondre à la vision initiale des concepteurs : découvrir de la musique selon nos goûts ainsi que le moment de la journée.
Alors, objectif atteint ? J’ai utilisé Prizm pendant une semaine, voici ce que j’en retiens.
Combien coûte Prizm ?
La petite pyramide musicale française coûte la somme de 149€. Ajoutez à ça un abonnement annuel (optionnel) au catalogue musical associé de 39.90€. Suite à son abandon des services de streaming les plus connus, Prizm ne peut donc maintenant que s’appuyer sur son catalogue maison. Ses créateurs travaillent actuellement sur une mise à jour qui permettra d’écouter gratuitement des webradios si jamais l’abonnement ne vous convient pas.
La distribution se fait sur la boutique en ligne de la jeune start-up mais aussi sur Amazon ou autres sites en ligne. Notez que vous avez trente jours pour vous décider, Ubithings proposant un remboursement intégral si vous n’aimez pas leur lecteur audio connecté. Mais si vous êtes comme moi, alors il y a de fortes chances pour que vous ne lâchiez plus votre Prizm !
Un concept à part pour un objet connecté unique
Cela fait quelques années que je m’intéresse aux objets intelligents. Des objets capables de prévoir ce dont j’ai besoin quand j’en ai besoin. Le monde de l’IoT apporte de plus en plus de solutions en ce sens. Je pense notamment aux thermostats connectés comme Nest (notre test) qui ajustent la température selon la présence dans la maison et la météo. Prizm est un objet connecté du même acabit. Il se connecte à une enceinte afin de la rendre plus futée. Parce que oui, une enceinte ce n’est pas le truc le plus intelligent du siècle …
Une fois activé, Prizm apprendra de vos goûts musicaux afin de proposer la meilleure musique. Il s’adapte aussi aux personnes présentes et à leurs goûts propres. Et pour finir, il prend en compte l’heure et l’ambiance dans la pièce. Sur le papier, c’est donc franchement pas mal. Certes, vous allez me dire que Deezer ou Spotify proposent des services similaires basés sur nos goûts. C’est exact, mais Prizm va plus loin et le fait beaucoup mieux. Passez au paragraphe suivant pour vous faire une idée de mon expérience.
Prise en main de Prizm
Compatibilité : Android 4.1+, iOS 8.0+
Appareil de test : Xiaomi Mi6 sous Android 7.1 Nougat
[appbox googleplay com.meetprizm.app]
[appbox appstore 1055665797]
Une fois mon Prizm reçu, j’ai constaté avec plaisir la qualité du package. L’appareil en lui-même est très classe avec sa forme tétraédrique. Prizm colle parfaitement à un intérieur moderne grâce à son joli design. Je décide de brancher l’appareil sur mon enceinte connectée avec la prise Jack pour commencer. Prizm peut aussi communiquer via une sortie optique ou sans fil par Bluetooth. Deux câbles Jack <-> Jack et Jack <-> RCA sont fournis dans la boite.
Prizm s’alimente avec le courant du secteur. Il est conçu pour être disposé dans son coin et laissé en place. Une fois branché, il faut le connecter en Wifi à votre Box ou routeur. L’application vous donnera toutes les indications. Je dois avouer que cette première étape a été assez laborieuse… Les mises à jour du firmware ont été particulièrement douloureuses avec plusieurs plantages. Mais finalement, tout est rentré dans l’ordre. J’étais prêt à entrer dans un nouveau monde de plaisir musical !
Apprendre à sortir de sa zone de confort
Je dois avouer que les premiers pas avec Prizm sont assez déconcertants. L’application demande en premier lieu de renseigner trois titres musicaux que j’apprécie. Ok, pas de souci. Je mixe un peu de métal avec du hard rock et je valide. Prizm commence alors à lancer ses premiers morceaux tirés du catalogue d’Ubithings. Si j’aime, j’appuie sur le cœur situé sur la pyramide ou dans l’application. Un appui long fera écouter plus de morceaux de l’artiste. Sinon, un appui sur la croix fait passer au morceau suivant. Un appui long banni le morceau qui ne sera plus jamais passé.
Une surface tactile à l’avant contrôle le volume. Le bouton central sert à mettre en pause la lecture. Le fonctionnement est donc enfantin. Il est possible d’orienter Prizm vers d’autres horizons musicaux depuis l’application. Rentrez le nom d’un titre et l’appareil audio connecté changera sa future sélection.
Je dois avouer qu’au début, le manque de contrôle est assez frustrant. Il est en effet impossible de jouer un morceau précis depuis l’application. Mais au fur et à mesure la sauce commence à prendre. Je me suis pris au jeu et maintenant je ne m’en passe plus ! En une semaine, j’ai découvert plus d’artistes qu’en plusieurs mois sur Deezer ou Spotify. Et le plus impressionnant, c’est la capacité de Prizm à ajuster les sonorités selon l’heure du jour. Ainsi le matin il privilégie le hard rock “léger”, puis passe au métal lors de ma matinée de travail. Quand la fin de journée arrive, il me lance plus souvent des titres de musique épique. C’est bluffant !

Vos morceaux préférés sont enregistrés sur votre compte. Vous pouvez ensuite les écouter à nouveau ou vous en servir pour orienter Prizm.
Second test : concilier mes goûts musicaux à ceux de ma femme. Autrement dit : trouver des sons à mi-chemin entre AC/DC et Céline Dion … Prizm est sensé mélanger les goûts des personnes présentes (et équipées de l’application) afin de contenter tout le monde. Là encore, il faut un peu de patience, mais ça marche ! Les morceaux joués sont mixés de fort belle manière. Mais encore une fois, il faut sortir de sa zone de confort. Dans le pire des cas, chaque utilisateur peut prendre la main depuis son smartphone pour orienter la musique selon ses goûts.
Un objet connecté encore un peu jeune
Prizm est certes efficace, mais il souffre malheureusement de bugs. L’appairage est en particulier problématique. Il m’aura été impossible de le connecter en Bluetooth à mon enceinte (certes exotique mais qui fonctionne partout ailleurs). Par contre, aucun souci avec des écouteurs d’une autre marque. Prizm peut aussi servir de simple transmetteur Bluetooth pour lire un podcast depuis votre smartphone par exemple. Mais là aussi, la connexion est assez aléatoire.
La transition entre les morceaux est quasiment instantanée. Il arrive cependant au Prizm de patauger un peu lors du rafraîchissement de sa playlist, ce qui laisse quelques secondes de silence avant d’avoir à nouveau du son. L’équipe travaille dessus et a déjà réglé pas mal de choses dans ce sens.
Il reste malgré tout quelques options que j’aimerai voir apparaître dans les futures mises à jour. Par exemple, pourquoi pas sélectionner les musiques selon l’humeur ? La possibilité de lire des morceaux précis devrait aussi être intégrée. Mais avec un abonnement beaucoup moins cher que les concurrents (environ 3.30€/mois contre 9.99€/mois pour Spotify et Cie), ça peut se justifier. Mais Ubithings pourrait par exemple proposer un tarif plus élevé de 2 ou 3€ afin de proposer aux abonnés qui le souhaitent de choisir leurs morceaux. Une sorte d’abonnement Premium avec plus de contrôle sur la lecture.
Pour finir, il manque la possibilité de naviguer à un instant précis de la musique. Soit on écoute tout, soit on passe à la suivante. Un peu plus de contrôle serait appréciable. Encore une fois, cela ne fera qu’améliorer Prizm sans retirer le plaisir principal de la découverte.