
Face à l’Apple Watch ou la Gear S3, difficile de se démarquer sans innover un minimum. C’est du moins ce qu’ont dû se dire les ingénieurs de MyKronoz en créant la montre hybride la plus étrange de ces dernières années. Je l’ai essayée pendant plusieurs jours, il est temps maintenant de vous livrer mon avis sur la ZeTime.
Sommaire
Une idée originale portée par Kickstarter
Avant de rentrer dans le vif du sujet, voyons d’abord comment est née la montre de MyKronoz. Cette société suisse vous dit probablement quelque chose puisqu’elle possède déjà à son actif un bon nombre de traqueurs d’activités et de smartwatches. La ZeTime se démarque cependant avec son concept unique : intégrer des aiguilles en plein centre d’un écran tactile. Si les montres hybrides ne sont pas nouvelles sur le marché, la smartwatch de MyKronoz se démarque clairement.
L’attrait pour ce concept semble d’ailleurs très fort auprès du public, puisque la montre a été financée sur Kickstarter et Indiegogo à hauteur de plus de 6 millions de dollars. Un succès phénoménal qui montre le besoin de renouveau sur un marché finalement assez morne ces dernières années. Si quelques backers regretteront les classiques retards à la livraison – prévue initialement pour mars 2017, certains attendent encore… – on peut néanmoins dire que MyKronoz s’est plutôt bien débrouillé pour sa campagne de financement.
Après plusieurs mois d’attente, on peut maintenant se procurer la smartwatch en Europe et bien entendu dans l’Hexagone. Divers modèles sont disponibles avec des boîtiers 39 mm ou 44 mm ainsi que des bracelets en silicone ou en cuir. Comptez 199€ pour le premier prix. Une somme raisonnable pour une montre connectée.
Spécifications techniques
Pour ce test, j’ai reçu la version Regular, soit celle avec le boitier de 44 mm (avec un poids de 87 grammes). La montre est équipée d’un écran tactile 1.22″ TFT d’une définition de 240 x 240 px. Pas génial face à la plupart des concurrents qui proposent des dalles IPS ou OLED avec des définitions plus élevées… Mais on imagine aisément que MyKronoz a dû faire des concessions afin de maintenir un prix bas tout en intégrant les aiguilles classiques. L’ensemble fonctionne avec un OS propriétaire. Une batterie de 200 mAh assure une autonomie de 3 jours en mode connecté et jusqu’à 30 jours juste avec les aiguilles.
La smartwatch s’adresse aussi bien aux sportifs qu’aux utilisateurs plus classiques. Un capteur de rythme cardiaque est présent. Un gyroscope trois axes permet de suivre les mouvements ainsi que le sommeil. Cerise sur le gâteau, la ZeTime est étanche jusqu’à 5 ATM. Vous pouvez donc la garder sous la douche ou pour faire de la natation. D’un point de vue design, MyKronoz fait le pari de la sobriété. Le boitier est en aluminium, paraissant bien assemblé. Trois boutons sont présents sur le bord droit, dont un fait aussi office de couronne rotative. C’est joli et discret.
Smartwatch oblige, on peut recevoir des notifications depuis le smartphone, contrôler la musique ou régler une alarme pour le réveil. Par contre, il n’y a pas de haut-parleur, ni de microphone. La connexion s’effectue avec une puce Bluetooth 4.2 Low Energy. L’ensemble est compatible Android et iOS.
Application MyKronoz
Compatibilité : Android 5.0+ et iOS 8.0+
Appareil de test : Xiaomi Mi Mix 2 sous Android 7.1 Nougat
[appbox googleplay com.mykronoz.zetime]
[appbox appstore 1269470726]
Il est temps de rentrer dans le vif du sujet ! Après la classique synchronisation avec le smartphone, il faut calibrer manuellement les aiguilles. Il ne reste ensuite qu’à mettre à jour le micro-logiciel de la montre. Une étape très simple, mais très longue : plus de dix minutes. Une fois fait, vous pouvez profiter de la ZeTime. L’application éponyme offre une interface sobre, à l’image de la montre connectée. L’écran principal affiche vos relevés quotidiens comme le nombre de pas, le rythme cardiaque ou la qualité du sommeil. Un appui sur chaque donnée renvoie vers un graphique, lui aussi tout en sobriété.
Le second onglet, nommé Objectifs, permet de définir vos objectifs. Oui, je sais, on s’y attendait un peu…
Troisième onglet : les rappels. Une fonction intéressante qui permet d’envoyer une ou plusieurs notifications personnalisées à la montre.
Enfin, le dernier onglet regroupe les paramètres. On tombe ici dans une section très complète, mais un peu fouillis. C’est cependant un passage obligé pour bien gérer votre smartwatch.
L’ensemble a bien fonctionné lors de mes tests. J’aurais juste aimé une interface un peu plus moderne. En même temps, l’application reste dans la même veine que la montre : sobriété avant tout. Mais voyons maintenant comment fonctionne la smartwatch de MyKronoz avec ses fameuses aiguilles insérées dans l’écran tactile.
Prise en main de la montre connectée
Après une charge de 90 minutes, je passe enfin la montre au poignet. Ma première inquiétude concerne le bracelet en silicone qui semble très fragile… Je vous recommande d’en changer assez vite avant d’avoir une mauvaise surprise. Passé ce petit détail, je commence à farfouiller les menus et tripatouiller la tocante. MyKronoz ne propose pas de tutoriel sur son OS propriétaire. Utilisateur régulier d’Android Wear, il m’a fallu un petit temps d’adaptation, mais rien de bien méchant.
L’OS propose plusieurs cadrans, ainsi que la possibilité de créer les vôtres. On reste toujours dans la simplicité, n’espérez pas créer des œuvres d’art. De toute façon, l’écran TFT manque de définition pour afficher les plus petits détails. La dalle tactile réagit plutôt bien. J’ai cependant dû quelques fois m’y reprendre lors d’un glissement ou d’un appui. La ZeTime reste un cran en dessous des montres tactiles concurrentes. L’interface est aussi très figée, sans aucun animation. Un peu de travail sur l’aspect visuel de l’ensemble ne ferait pas de mal…
Ni traqueur, ni smartwatch
La montre connectée de MyKronoz tente de mixer plusieurs éléments tout en apportant un vent de nouveauté. Si l’intention est louable, la réalisation n’est pas sans petits accrocs. Commençons avec les fonctions typiques des smartwatches : les notifications. Vous pouvez recevoir tout ou partie des alertes provenant de votre téléphone. Mais impossible de sélectionner les applications au cas par cas. Vous voulez les notifications Twitter, pas celles de Facebook ? Pas le choix, vous aurez tout ou rien.
Autre comportement assez gênant : une notification affichée sur la montre le restera même si elle a été acquittée sur le smartphone. On se retrouve ainsi avec des messages qui n’ont plus lieu d’être sur le cadran. A l’inverse, effacer une notification sur la montre ne l’effacera pas sur le smartphone. Encore une fois, la concurrence offre souvent des solutions plus complètes. Au rang des regrets, on notera aussi l’impossibilité de télécharger des applications tierces. Le contrôle de la musique ne fonctionne aussi que si vous lancez préalablement le lecteur sur le téléphone. La partie smartwatch reste donc légère, bien que suffisante pour un usage basique.
Pour ce qui est des relevés d’activité, ils sont moyens dans leur précision. Le nombre de pas calculé est souvent plus élevé que la réalité. Le suivi du rythme cardiaque manque de précision. Idem pour le sommeil. Il reste encore des progrès à faire. On n’est cependant pas sur une montre calibrée pour le sport. La ZeTime suffira à satisfaire les utilisateurs qui veulent juste suivre de loin leurs progrès physiques.
Smart Movement : quand l’analogique fusionne avec le numérique
Vous l’attendiez tous, voici le moment de passer au système Smart Movement. Au début, j’avoue avoir été assez dubitatif à l’idée d’intégrer des aiguilles au milieu d’un écran tactile. MyKronoz a cependant réussi la prouesse de faire fonctionner les deux mondes harmonieusement. Dans la plupart des cas, les aiguilles affichent l’heure. Mais au moment de lire un SMS, un mail ou toute autre notification, elles viennent se placer à 9h15, soit à l’horizontale.
L’affichage n’est ainsi pas gêné. La rotation des aiguilles est assurée par le système Smart Movement. Si les premières minutes sont assez surprenantes, on y prend vite goût tellement c’est bien pensé. Le seul inconvénient c’est qu’on perd un peu de place sur l’écran. Rien de dramatique cependant. Une fois que vous sortez du mode lecture – ça marche aussi pour le calendrier de la montre – les aiguilles reprennent leur fonction première, à savoir indiquer l’heure.
Physiquement, les aiguilles sont très fines et ouvertes en leur centre. De cette façon, la lecture reste possible quelque soit leur position. Conçues en aluminium, elles collent parfaitement au look de la montre suisse. Une fois l’écran éteint, elles ressortent très bien. On ne voit même plus qu’on a à faire à une smartwatch. Pari réussi donc pour MyKronoz !
Autonomie
Une batterie, deux durées de vie. En effet, la batterie Li-Ion de la ZeTime permet d’utiliser pendant environ 3 jours les fonctions connectées ainsi que l’écran tactile. Une fois cette période écoulée, la montre ne se coupe pas comme la plupart de ses comparses. Si l’écran tactile est désactivé, il n’en va pas de même pour les aiguilles qui continueront de bouger pendant environ 30 jours. Vous pourrez ainsi continuer à utiliser la smartwatch comme une montre classique. Idéal quand on tombe en rade de batterie et qu’on n’a pas de prise secteur sous la main !
Pour la recharge, il faut compter environ 90 minutes. Le socle de chargement m’a malheureusement semblé assez fragile. Bien évidemment, il est propriétaire, vous en serez pour vos frais en cas de casse…